Perdues les nostalgies de ces mots de naguère
Cassée la poésie sur des musiques en fer
Programmés nos silences et rivés nos repères
Aux hiérarchies sociales aux valeurs des frontières
Et trahies nos pensées par manque de paroles
Dans l'Europe de Babel on ne sait plus grand chose
Les profs n'enseignaient que le doute à l'école
Et l'on ne rêvait plus alors qu'en overdose
Accrochés aux chapelles, aux guides et aux gourous
On allait au hasard de troubles et de défaites
Parc'que tout c'qu'on osait se dire était flou
Les mots étaient perdus et les pensées peut-être
Les enfants ignoraient de Villon à Ferré
Baudelaire et Rimbaud tout le sang des poètes
Et nous regardions nos quarante ans passés
Génération debout ou essayant de l'être
Ce ne vous sera que maigre consolation
De savoir que vous habitez cette chanson
Quelques années plus tôt et sans votre mari
J'aurai pu madame être un peu plus qu'un ami
Mais ce sont tous les autres et la même raison
Qui me font aujourd'hui cacher mes passions
Aimer sans être aimé est sinistre et bizarre
Je l'ai connu souvent m'en suis remis trop tard
Et puis le doute encore a envahi mes mots
De mes pensées jaillit, sans contenir le flot
Et le peu de savoir que j'ai connu du monde
Ne correspond en rien aux règles de ce jeux d'ombre
Vous êtes la fonction, moi le fou du pouvoir
Celui qui chante pour ne pas s'apercevoir
Que l'on ment tous un peu beaucoup passionnément
Plus pour se protéger que pour faire semblant
Alors souffrez Madame en guise d'amitié
Qu'à la magie du mot je me laisse aller
Je vous sais pertinente et vous saurez comprendre
D'autant que cette fois, moi je n'ai rien à vendre