Les villes brumes où je m'endors
Quand l'automne change de décors
Ont des parfums d'amour si forts
Que je voudrais bien vivre encore
Que jamais ne viennent en vain
Les petits matins souterrains
On apprend à aimer la terre
Avec ses villes et ses rivières
On apprend à aimer le vent
Laissez-nous juste un peu de temps
Messieurs
les présidents
Les villes basses et souterraines
Ont la même eau que nos fontaines
Mais plus de ciel et plus de champs
Pour aller nus et droit devant
Ils ne peuvent venir qu'en vain
Vos petits matins souterrains
On apprend à aimer le monde
Avec ses larmes et ses secrets
Si l'on n'en sait pas la moitié
Laissez-nous des terres fécondes
Gardez vos bombes
Les villes brumes où je m' endors
Auront elles ce parfum d'aurore
Quand vos centrales auront sauté
Et que nous
serons enterrés
Dans vos bunkers villes de demain
Vos petits matins souterrains
On apprend à aimer la vie
Et si l'on a pas réussi
Laissez-nous juste un
peu de temps
Si non pour nous pour nos enfants
Messieurs les présidents
Les villes brumes où je m'endors...!
|