A PARIS
Teenager, c'est d'abord une drôle d'idée surgie du côté de Sarcelles à la fin des années 80. Jean-Luc Salmon, musicien et auteur, animait un atelier musique au foyer des jeunes travailleurs. Là, des « ados » de toutes origines avaient enfin le moyen de s'échapper d'un contexte social difficile. C'est de cette collaboration qu'est née
Teenager, une comédie musicale dans laquelle les jeunes,
Blancs, « Blacks » ou « Beurs » disent leurs craintes et leurs espoirs, dénoncent la drogue et le racisme sur des rythmes de rap, de blues-rock ou de ballades.
Chaque semaine, une aide
aux devoirs est instituée afin que les répétitions ne nuisent pas à la scolarité des chanteurs et danseurs en herbe. En 1990, des ministères ont compris que cette initiative allait au-delà d'un simple spectacle. Et ils ont apporté leur soutien. Des jeunes de Bordeaux, de Bezons ont rejoint la troupe qui s'est produite en tournée et rassemble autour d un noyau permanent plus d'une soixantaine de jeunes et de moins jeunes. Car l'autre bonne idée de Teenager est d'avoir intégré quelques « anciens ». Quelques « mamies » du club du troisième âge participent en effet activement au spectacle. Depuis le début octobre, Teenager et sa troupe de 9 à 77 ans, se produisent les mercredis et dimanches après-midi, et le vendredi soir au Centre culturel de la Clé, à Paris (Ve arr.). Il faut aller les voir.
Jean-François LE TEXIER
PÉLERIN MAGAZINE (n°5836), 7 octobre 1994